Notre approche de la conception participative

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L’habitat participatif permet aux habitants de s’impliquer concrètement et personnellement dans la conception, puis la gestion de leurs futurs logements au sein d’un projet collectif réunissant des citoyens engagés dans l’autopromotion. Il permet aussi à l’architecte de sortir des sentiers battus…

C’est vers ce mouvement innovant et actuel, répondant à des préoccupations sociales et environnementales,  que notre agence Architecture Environnement s’est engagée professionnellement.

Cette démarche qui intègre et implique les futurs habitants au cœur  du projet, répond à notre philosophie engagée depuis notre création en 2002 de développement durable, dans sa dimension sociale trop souvent absente des critères éthiques. L’habitat participatif permet selon nous de combler ce vide et de  remplir nos attentes sur les valeurs humaines et de rencontres qui animent et alimentent nos appétits créatifs.

Nous bénéficions à la base d’une très bonne expérience en logements individuels et collectifs, réalisés pour des promoteurs privés ou des bailleurs sociaux : 46 logements « KAOBA » livrés en 2016 à Saint-Jean-de-Védas pour Pragma Immobilier, 43 logements sociaux « Le Patio Mediterranéen » en 2016 pour le bailleur social Un Toit Pour Tous à Saint-Jean-de-Védas, 63 logements collectifs « NEO Residence » livré en 2012 pour le promoteur California sur la Zac des Grisettes à Montpellier, etc…

Depuis bientôt cinq ans, grâce notamment à l’action et à notre collaboration avec des partenaires AMO comme Toits de Choix (HAB FAB) ou Ecohabitons,  Architecture Environnement a entrepris une démarche de spécialisation dans l’habitat participatif car il nous semble qu’il est aujourd’hui le seul processus de création de logements qui apporte une véritable plus-value à l’acte de construire le « Vivre Ensemble », dimension qui devrait selon nous être à la base de l’urbanisme durable.

Nous avons déjà pu expérimenter concrètement le processus d’habitat participatif à travers plusieurs projets réels dont deux ont été  livrés à l’été 2016 :

– l’opération « FABRECO » regroupant 8 foyers située à Fabrègues au sein d’un petit projet collectif de type « maisons en bande » avec des espaces partagés comme le jardin et la salle polyvalente…

– l’opération « MASCOBADO » qui regroupe sur la Zac des Grisettes à Montpellier 23 foyers au sein d’un projet collectif exemplaire, sur le plan de la mixité sociale (5 logements PSLA), des espaces partagés (salle polyvalente, buanderies, chambres d’hôtes…), de la qualité architecturale et de la qualité environnementale (label BDM niveau Or). La réussite de cette opération complexe et très exposée politiquement et médiatiquement nous a permis d’acquérir  notre savoir-faire et notre réputation sur l’habitat participatif.

– Nous avons également porté les couleurs de l’habitat participatif sur la scène montpelliéraine à l’occasion du concours lancé par la ville en  2014 sur « les Folies Architecturales du XXIème siècle à Montpellier » pour lequel nous avions proposé le projet du « Nid Vernière», petit immeuble végétal Bas Carbone  constitué d’une dizaine de logements et de ses espaces communs, et une petite crèche de quartier (projet non réalisé)

– Architecture Environnement a également  été sélectionné en 2016 pour la consultation restreinte de maîtrise d’œuvre portant sur l’opération emblématique d’habitat participatif située sur la Friche de la Belle de Mai à Marseille : « Habiter la Friche », immeuble de 20 logements en habitat social (projet non réalisé). « Et si à l’heure du chacun pour soi, on décidait d’habiter un endroit où l’on pourrait partager – partager des espaces, partager des services, partager des frais, partager des récoltes, partager des valeurs communes… – avec d’autres. Un endroit pour vivre que l’on construirait ensemble, en fonction des moyens, des besoins, des envies de chacun ? Si à l’heure de la standardisation on pouvait imaginer un habitat capable d’évoluer au fil de la vie et des changements ? »

Architecture Environnement est également spécialisée en développement durable au sens large du terme, environnemental et social: Laurent Pelus et Régis Méguin sont tous les deux  diplômés en Haute Qualité Environnementale (HQE) depuis 2001, en Bâtiment THPE, en conception bioclimatique et en Bâtiments Durables Méditerranéens (BDM) et « Bas Carbone ». Il ne s’agit plus uniquement, dans le contexte actuel, de construire « bioclimatique » mais d’intégrer l’environnement au sens large : environnement naturel, bâti et social.

Loin d’envisager l’écologie comme une contrainte nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un puissant outil conceptuel qui permet de redonner du sens à la pratique constructive et globalement à l’architecture contemporaine. Il en découle une approche bien entendu technique et énergétique, mais également esthétique à travers un travail récurrent sur le rapport « architecture/nature » pacifié.

Nous accordons une très grande importance à l’architecture contemporaine écologique et aux concepts architecturaux qui permettent de donner du sens et d’innover, principalement dans le domaine du logement collectif, trop souvent standardisé à la solde du financier… Nous sommes convaincus que le logement n’est et ne doit pas être un « produit financier », du moment où il implique le bien-être et la qualité de vie de chacun.

C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous  engager dans cette voie alternative de l’habitat participatif pour concevoir AVEC les futurs habitants un projet original de vie commune, des logements « sur-mesure » confortables et personnalisés, intégrés à leur environnement naturel et urbain, prenant en compte les potentialités et les contraintes du site (vents, bruit, ensoleillement, règles d’urbanisme, etc…). Nous travaillons notamment sur les orientations de chaque logement, si possible en configuration dite «traversante», en parallèle avec l’éclairement naturel et les protections solaires indispensables dans notre région, y compris pour les terrasses individuelles ou collectives…

Concevoir un projet aussi important avec les futurs habitants nécessite à notre sens un vrai engagement personnel et professionnel pour les architectes. Nos différentes expériences nous ont montré la complexité de mise en place d’une méthode de conception depuis l’esquisse jusqu’au DCE. Notre motivation, la qualité et l’intelligence du groupe d’habitants, sans oublier la collaboration et l’engagement humain de l’accompagnateur Toits de Choix (aujourd’hui HAB FAB), nous ont permis, par itérations successives et de manière empirique, de réussir l’opération pilote MASCOBADO…

Cette expérience nous a également permis d’en mesurer les imperfections ou les dysfonctionnements dans notre méthode de travail, dans le but d’améliorer notamment notre démarche d’implication du groupe dans le processus de conception du projet. Nous avons compris l’importance d’ « utiliser » plus activement  les idées du groupe et des individus qui le constituent pour alimenter le projet architectural, de façon à aller peut-être plus loin dans l’audace que notre propre réflexion le permettrait. La notion d’éco-responsabilité elle-même renvoie à l’implication de l’habitant, encore appelé « maître d’usage », dans le fonctionnement du bâtiment durable, alors autant l’impliquer dès le début du processus en phase de conception !

Le meilleur moyen pour remplir cet objectif ambitieux nous semble être le travail collaboratif avec le groupe, principalement en phase esquisse, pour être en « prise directe » avec l’expression des attentes et des enjeux de chacun, à la manière d’un « brain-storming » ou l’architecte sera tour à tour le réceptacle à idées, le créateur de concepts, le concepteur, le technicien, le sociologue, bref l’interlocuteur polyvalent et interactif de ses clients. Ces ateliers d’échanges et de conception partagée s’appuieront sur les principes d’écoute, de confiance et de bienveillance

Passé ce moment de concertation collectif ou s’entrechoqueront immanquablement les idées, les concepts, les envies et les impasses ; les architectes se recentreront « en interne » pour faire la synthèse des échanges, du programme et des règles d’urbanisme, afin de proposer LE ou LES CONCEPT du projet qui servira de base à tout le processus de conception. Celui-ci devra être suffisamment puissant et être plébiscité par l’ensemble du groupe pour garantir la force du projet tout au long du chemin de conception en  interaction obligatoire avec les interlocuteurs extérieurs comme le bailleur social, l’architecte en chef Gilles Cusy, les techniciens SERM ou encore les élus de la ville…

Il nous semble également important de ne pas rompre ce lien lors de la phase de chantier où interviennent de nouveaux interlocuteurs essentiels pour la réussite du projet : les entreprises. Nous pensons qu’il est nécessaire de trouver ensemble un processus d’implication des responsables et des ouvriers dans la démarche de production, en phase avec les attentes qualitatives des futurs habitants.

Nous sommes convaincus que cette méthode de concertation interactive et régulière avec le groupe nous permettra d’enrichir le projet collectif et intime, en s’impliquant personnellement dans une aventure humaine où chacun, habitant, AMO, bailleur, architectes, technicien, paysagiste… aura le droit d’expression et le moyen de donner naissance  au projet tant attendu de Clemencîté !

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